IA générative : Comment (vraiment) mesurer le ROI ?

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L’IA générative : Au-delà du battage médiatique, vers⁢ un ROI⁢ tangible

L’année dernière, l’IA générative a connu un essor‍ fulgurant, propulsée par un engouement médiatique‍ sans précédent. Séduites, de nombreuses entreprises se sont empressées de lancer une multitude de projets, souvent sans stratégie claire. Résultat ? Un ⁢retour sur investissement ‌décevant pour‌ la plupart, loin des attentes des dirigeants et des conseils d’administration.

2024 marque donc un tournant. L’heure‌ est au bilan, à l’analyse⁢ des échecs et à la recherche de solutions pour ‌rentabiliser les futurs projets d’IA générative. Les experts s’accordent sur la nécessité de repenser radicalement ‍la manière‍ dont le ROI est mesuré et d’identifier les projets réellement adaptés à cette technologie.

Le paradoxe ‍du ROI de l’IA

“Nous sommes confrontés ⁢à un paradoxe”, constate Atefeh “Atti” Riazi, DSI du groupe de médias Hearst, qui a⁢ enregistré un ⁣chiffre d’affaires ⁢de 12 milliards de⁤ dollars l’année‌ dernière. “Si nous avons l’habitude ‍de⁤ mesurer le⁤ ROI des projets ‌informatiques traditionnels, l’IA générative est⁣ si‌ disruptive que nous peinons encore à ‍en cerner les impacts⁣ à long terme.”

Des mandats précipités et⁤ des initiatives ‍incontrôlées

L’arrivée fracassante de⁢ ChatGPT début 2023 a déclenché une vague d’enthousiasme, mais‌ aussi d’inquiétude, ⁢dans les ​conseils d’administration. “Beaucoup d’entreprises se sont senties obligées de se lancer dans l’IA sans vraiment savoir de​ quoi il⁢ retournait”,⁣ observe Conor Twomey, responsable de la stratégie ⁤IA chez KX, spécialiste de la gestion de données.

Cette pression venue ⁣d’en haut a conduit à des déploiements précipités,‌ sans analyse approfondie du ROI, ce qui explique en partie les déceptions​ rencontrées.

Parallèlement, de nombreux services métier, désireux d’exploiter le potentiel‌ de ‍l’IA, ont lancé leurs propres initiatives, contournant souvent les recommandations de la DSI. “Ces projets, souvent axés sur des processus non critiques comme ⁢les chatbots, ‍manquent de soutien‍ et d’engagement à long terme de la part de l’organisation”, déplore Kelwin Fernandes, PDG du ‍cabinet ‍de conseil en IA NILG.AI.‌ “Au lieu de se⁤ concentrer sur l’amélioration des prises de décisions, les entreprises se sont⁣ lancées dans la⁣ création⁤ d’interfaces conversationnelles, sans réel impact ⁢sur leur cœur de métier.”

Attentes démesurées et coûts sous-estimés

Les premiers projets pilotes d’IA⁢ générative, souvent‍ limités en envergure, ont donné des résultats ‌spectaculaires, créant des attentes irréalistes pour les déploiements à grande échelle. ⁤”L’un des principaux problèmes est le manque de scalabilité”, souligne Conor Twomey.

Les coûts exorbitants liés à​ l’infrastructure, à la formation des modèles et à la préparation des données sont souvent sous-estimés. De plus, la dépendance aux fournisseurs d’IA,‍ dont les tarifs risquent ‌d’augmenter à l’avenir, constitue un autre défi financier.

Le défi​ des hallucinations

L’un des problèmes majeurs de l’IA générative réside⁢ dans sa propension à “halluciner”, c’est-à-dire à générer des informations erronées ou inventées.⁢ Ce phénomène,‍ s’il‍ peut paraître anecdotique, représente un ​risque majeur⁣ pour les entreprises qui s’appuient sur l’IA pour analyser ⁤des données critiques⁢ dans des domaines tels que la santé, la​ finance ou ⁢l’aérospatiale.

“Les hallucinations ne me préoccupent pas outre mesure”, ‍tempère Atefeh Riazi. “C’est un problème temporaire qui finira par être résolu.” Pour ‍elle, il est essentiel d’appliquer à l’IA le​ même niveau de supervision et de contrôle qu’aux employés humains.

Un ROI à repenser

Face à ces défis, il est⁢ crucial de redéfinir ​la ⁣notion même de ROI dans le contexte de l’IA générative. “Le véritable enjeu pour les entreprises aujourd’hui est d’expérimenter, de se familiariser avec ⁢cette technologie”, estime⁢ Patrick Byrnes, consultant en⁤ IA chez DataArt.

Plutôt que ⁤de rechercher un retour financier immédiat, ‌il est important de se ‌concentrer sur l’apprentissage et​ l’acquisition⁣ de compétences.

Recentrer les projets d’IA générative

Pour maximiser les chances de succès, les entreprises doivent ​se montrer ‌sélectives ⁣dans leurs⁤ projets d’IA générative. “Il est essentiel de se concentrer sur les ​applications qui apportent une réelle ​valeur ajoutée ⁣à l’entreprise”, conseille Brian Levine, directeur associé chez Ernst & Young.

Plutôt que de laisser l’IA déterminer sa ‌propre méthodologie, il ⁢est crucial de lui fournir des directives claires et précises. “Il faut entraîner l’IA comme on⁣ formerait un nouvel employé”, illustre Brian Levine.

Vers une gouvernance de l’IA

Pour mieux contrôler les initiatives⁤ d’IA générative, la mise en place de comités d’experts en‌ IA, chargés d’évaluer et d’approuver les projets, est une ⁢solution envisagée par certaines entreprises.

L’IA générative représente une opportunité majeure pour les entreprises, ​mais sa mise en œuvre réussie nécessite une approche réfléchie et stratégique. En dépassant le simple battage médiatique ⁤et en se concentrant sur des projets à forte valeur ajoutée, les entreprises peuvent espérer tirer pleinement parti ‌de cette technologie révolutionnaire.

L’IA générative ‍et⁢ le casse-tête ⁣du ROI : repenser la rentabilité à l’ère de l’apprentissage automatique

L’engouement pour l’IA générative a‍ explosé en 2023, propulsé par des promesses de révolutionner l’entreprise. Nombreuses‍ sont les entreprises qui se sont lancées tête baissée dans des projets d’IA générative, souvent poussées par une direction​ fascinée par le potentiel disruptif ⁣de ChatGPT et autres outils similaires. Pourtant, force est ⁤de constater que la réalité est plus complexe :⁢ la ⁢majorité de ces projets peinent ⁢à générer le⁣ retour‌ sur investissement (ROI) escompté.

Alors,⁣ comment expliquer ce décalage entre l’enthousiasme initial et la réalité du terrain ?⁣ Et surtout, comment les entreprises peuvent-elles s’assurer que leurs futurs ⁢projets d’IA générative⁢ soient synonymes⁣ de succès et non ⁤de ⁣désillusions ?

Des attentes irréalistes et des coûts sous-estimés

L’un des principaux ⁣obstacles au ROI de l’IA générative réside dans l’inadéquation entre les attentes ⁤et la réalité des coûts. Les premières applications, souvent‍ déployées à petite​ échelle, ont donné des résultats impressionnants, nourrissant des‌ espoirs de gains de productivité rapides ‍et massifs.⁢ Or, la réalité du passage à l’échelle‌ est bien différente.

Prenons l’exemple d’une startup utilisant une technologie d’IA générative open source pour analyser quelques centaines de‍ documents.⁤ Si ⁤cette​ solution peut sembler efficace au ​départ, son coût et sa ⁢complexité augmentent exponentiellement lorsque l’entreprise doit ‌traiter des centaines de milliers ​de documents. ‍

De ‌plus, les entreprises ont souvent sous-estimé les coûts⁣ cachés liés à la préparation des ​données, à la formation des ​modèles et à⁢ la‌ gestion ​de l’infrastructure. Comme le ​souligne un expert en IA, “les entreprises se ⁤concentrent sur⁣ le développement,⁤ la‌ formation et l’infrastructure des modèles, mais ne tiennent pas suffisamment compte du ⁣coût de la préparation des données”.

L’analyste IDC estime que les⁣ coûts⁢ opérationnels mensuels de l’IA générative se situent ‌entre 4 et 5 millions de dollars, auxquels s’ajoutent ⁣les coûts d’électricité et de gestion des ​centres de données.

Le défi des hallucinations et la nécessité d’une⁢ supervision humaine

Un ​autre⁢ défi majeur de l’IA générative est ⁣sa⁢ propension aux “hallucinations”. ​En⁤ d’autres‍ termes,⁢ ces systèmes peuvent parfois générer des informations inexactes, voire totalement ⁢inventées.

Si ce phénomène ​peut prêter à sourire lorsqu’il s’agit ⁤de générer⁢ du contenu ‌créatif, il devient problématique lorsque l’IA est‍ utilisée pour analyser des données critiques dans des domaines tels que la santé, la finance ou l’aérospatiale.

La vérification humaine reste donc indispensable, ce qui limite les gains de productivité promis par l’IA‌ générative.

Repenser le ROI de l’IA générative : l’expérimentation avant la rentabilité

Face à ces défis, il ⁢est crucial de repenser la notion même‌ de ROI dans le contexte de l’IA ⁢générative. Plutôt que de se ‍focaliser uniquement sur des gains‍ financiers immédiats, les entreprises ‌devraient privilégier ⁤une approche d’expérimentation et d’apprentissage.‍

Comme ‍le souligne Patrick Byrnes, consultant en IA chez DataArt, ​”la valeur pour les entreprises aujourd’hui est de pratiquer, d’expérimenter”.

Il‌ est essentiel de commencer par des projets à petite échelle, bien définis et avec des objectifs clairs. Plutôt que ‌de demander à l’IA de “trouver les meilleurs emplacements pour nos 50 ⁢prochains magasins”, il est préférable de ⁤lui fournir des directives précises‌ et des exemples concrets⁣ de ce qui constitue​ un bon emplacement.

Adopter une approche pragmatique et contrôlée

Pour maximiser les chances de succès de leurs projets d’IA générative, les entreprises doivent adopter une approche pragmatique et contrôlée :

  • Créer des comités ⁣d’IA chargés d’évaluer la ​pertinence‍ et la faisabilité des ​projets.
  • Se concentrer sur des objectifs précis et ⁣mesurables, en privilégiant⁣ les projets à fort potentiel de valeur ajoutée.
  • Ne ‍pas considérer l’IA générative comme une solution miracle, mais comme un outil puissant qui nécessite une supervision humaine⁢ et une‍ intégration réfléchie aux processus existants.

l’IA générative a le potentiel de transformer l’entreprise, mais il est important de ne⁤ pas céder à​ la hype et‌ d’adopter une approche réaliste ⁤et pragmatique. En se concentrant sur l’expérimentation, l’apprentissage et la création de ‍valeur à long terme, les entreprises peuvent exploiter pleinement le potentiel de cette technologie⁢ révolutionnaire.

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